Fin novembre 2011,
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Momo,
Tu nous laisses tous un peu orphelins d’un frère, d’un copain, d’un ami. Les chansons de Brassens trottent dans notre tête, ou se baladent toutes seules, sans trop savoir où se poser.
Les rues de Saint Martin sont désertes, on se croise plutôt désemparés.
A tous les coins de rues, de places, ta silhouette, un pain, un livre ou une chanson à la main …
On te devine, mais on ne te voit plus, ni chez Bernadette, ni à la médiathèque, ni aux Cousins, ni devant l’école.
Comment aller à la médiathèque si tu ne dis pas, me voyant arriver un peu justement « On peut commencer, elle est là ! ».
Comment voir ces enfants à l’école qui répétaient les dialogues d’une de tes pièces ?
Comment regarder tous les matins le trou du Diable, sur la montagne en face, sans penser à tes diablotins finalement gentils et humains comme toi ?
Comment aller dans l’atelier de Louis Paul et ne pas te voir ?, assis tranquillement en face de ton ami, ou dans une de ces soirées de chansons et de contes, toi toujours la guitare à la main.
Toujours réservé, toujours proche cependant avec souvent une lueur malicieuse dans les yeux ou au coin des lèvres.
Chantant la montagne, le temps qui passe, les jolis coquelicots, et Margot, et Mélusine aux yeux d’or et l’amour des femmes, et la douceur de l’amitié, et comment tout va, tout vient …
C’est encore le choc, encore beaucoup de peine et de tristesse.
Nous pleurons aujourd’hui. Saint Martin pleure. C’est le vide par ta disparition ; elle nous renvoie peut-être à notre propre égoïsme, notre propre vide.
Peut-être veux-tu nous dire tout cela, la chaleur de l’amitié, des copains, d’un regard ou d’un sourire de complicité, même l’espace d’un instant.
Peut-être chacun de nous va mieux se regarder, regarder les autres.
Peut-être est ce là le message laissé …« Le temps ne fait rien à l’affaire » chantais-tu. Pour nous le temps te gardera toujours présent avec nous, Momo.